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Chapitre VI: Proposition Venimeuse

Après la visite du domaine, nous prîmes le chemin de l’île aux chimpanzés. Je fus déçue du nombre de primates que j’aperçus. Pour une île dite de chimpanzés, seuls quelques primates y régnaient et se cachaient derrière les grands arbres. J’étais convaincue que les braconniers en étaient responsables.

Une traversée d’une vingtaine de minutes en barque nous posa sur les bords du village pittoresque de Lahou Pkanda. Nous étions en présence d’anciennes maisons coloniales, symboles des temps de gloire de cette ville. Les ruines de la maison du gouverneur, le bureau de poste, la première école et l’église coloniale attiraient mon attention. Je trouvais qu’ils avaient résisté aux temps en dépit de leur état. Depuis les berges de Lahou Kpanda, il était déjà possible d’admirer le spectacle de l’embouchure. Le plaisir de la vue m’envahissait sur la petite l’île située en plein cœur de cette « rencontre des eaux ». Le ballet de vague associé au mélange de couleurs donnait un spectacle féerique.

Nous étions en pleine marche sur le sable fin de ce lieu lorsque Bertrand m’invita à prendre place à l’ombre d’un cocotier. L’air était frais et si pur. Je fermai les yeux et respirai un bon coup. Bertrand en profita pour me faire part de l’offre d’emploi dont il  m’avait parlé au téléphone. C’était une offre d’emploi au sein de la célèbre entreprise de communication Todoo. Il insista sur la sélectivité de la part des employeurs. Il me rassura que si j’intégrais le groupe ma vie changerait pour toujours. Le recrutement des candidats se faisait de bouche à oreille. Bertrand avait été informé de ce recrutement par le directeur de l’université de communication. Celui-ci avait demandé à chaque membre de l’administration de proposer un protégé à cette entreprise. Son choix s’était porté sur ma personne. Il me remit l’adresse à laquelle je devais postuler. Je devais envoyer ma lettre de motivation le plus tôt  possible. Je me jetai à son cou en le remerciant pour son aide. Monsieur Bertrand ne me demanda rien en retour. Il m’aida à me relever afin qu’on poursuive notre visite touristique dans le parc national d’azagny.

Le bruit pouvait être le second nom du parc. Les animaux montraient aux visiteurs qu’ils étaient maîtres du territoire. Notre guide touristique du parc nous informait sur quelques données importantes de ce lieu. Le parc d’azagny d’une superficie de 21851 hectares était accessible à ces visiteurs à travers plusieurs entrées. Sa biodiversité était considérable et cela s’approuvait par la forte présence des lépidoptères. Contrairement à l’île des chimpanzés qui existait que de nom, le parc d’azagny lui me régala d’une faune riche et variée. L’ambiance qui y régnait était semblable au monde des animaux que présentait National Géographic. Les éléphanteaux ivres d’allégresse marchaient à la suite de leurs mères. Des mères singes portaient aux dos leurs descendances. Malheureusement, je ne pus faire de belles photos de souvenirs. Il est très difficile de les observer directement en raison de la densité de la végétation.

Après quelques heures de marches, nous avons aperçut la décombre de l’ancien complexe hôtelier du parc d’Azagny.  Il avait subi les répercussions des différentes crises politiques qui avaient secoués le pays. Le complexe hôtelier fut saccagé. J’aurai bien voulu passer la nuit là pour m’imprégner de l’ambiance de la forêt. Nous mîmes fin à notre randonnée touristique dans le village de Boyo. Heureusement que le village disposait d’un  maquis. Bertrand et moi avons décidé de nous désaltérer. Je retirai mes chaussures et je posai mes pieds dans le sable fin. Le vent qui soufflait apaisa un instant mes douleurs aux pieds. J’étanchai rapidement ma soif avec une bouteille fraîche de bierre ivoire. A présent l’unique chose qui me hantait, c’était de prendre le chemin du retour.

Bertrand savourait tranquillement sa grosse bière. J’attendais impatiemment qu’il la termine. Franchement, cela m’énervait. Si cela ne tenait qu’à moi seule, je l’aurai fait avaler le contenu de sa bouteille en une gorgée. Je ne voulais pas lui mettre la pression pour notre départ. Surtout qu’il venait de me parler de cette opportunité d’emploi. Je me devais d’être souriante et être à ses ordres pour ce jour. A son dernier verre, il me fit signe qu’on devait prendre la route. Sa phrase venait de me délivrer. J’enfilai rapidement mes chaussures. Je vérifiai si je n’avais rien oublié puis je me mis à  marcher à sa suite.

 

Bertrand s’arrêta à la sortie de la ville pour nous acheter quelques boules d’attiékés, des crabes poilus, des escargots de mer et des écrevisses. Il était impossible de visiter Grand- Lahou sans en procurer ses produits phares. Le paysage avait changé de décor sur le chemin de notre retour. Il avait gardé jalousement sa verdure qui m’avait séduite. En lieu et place des feuilles vertes des plantations d’hévéas et de palmier à huile, mes yeux contemplaient une lignée de poteaux électriques. Les vieux câbles de quelques années s’entremêlaient les uns sur les autres. Je me demandais comment à la tombée de la nuit les habitants résidant sur l’axe Abidjan-Grand-Lahou arrivaient à se déplacer. Les lampadaires bien qu’existant avaient de la peine à éclairer un grand rayon. Le plus pénible était leurs faibles intensités. Bertrand restait très concentré au volant. Un faux pas nous pouvait être fatal.

Il était vingt heures lorsque la voiture de Bertrand arriva au bas de mon immeuble

-Alors ma belle Krystal, tu as aimé notre petite visite touristique ?

-Aimé ? Non j’ai adoré. Honnêtement je ne regrette pas d’avoir effectué ce voyage. Merci pour cette decouverte enrichissante . Cela en valait la peine.

-Le plaisir est partagé. Quel bonheur d’être à tes côtés. Le Seigneur a pris son temps pour forger ta personne. Krystal sais-tu que es l’incarnation de la beauté ?

-Bertrand toutes les femmes sont belles. Chacune de nous a une qualité qui la rend particulière et attrayante. Même si j’ai eu à porter le titre de miss, je ne me suis jamais vu pour autant comme l’expression de la beauté. Peut-être la plus belle des filles présentes ce jour à cette compétition.

-À mes yeux tu l’es. Tu es différente de toutes les femmes. Tu es naturellement belle. En plus, tu as un petit truc qui ensorcelle dès qu’on t’aperçoit. Je serai même capable de divorcer pour passer  le reste de mes jours à tes côtés pour m’enivrer de la douceur ta peau. Il suffit que tu me le demande. Et je t’obéirai comme un esclave. Plus je te regarde, plus tous mes sens sont en éveil. Tu es simplement magnifique. Tu mérites vraiment ton titre de miss.

-Humm, Bertrand dis-je en riant je te remercie pour tes chaleureux compliments. Je ne te demanderai pas aussi de te séparer de ta belle épouse. Si tu veux divorcer d’elle que cela soit de ta propre volonté. Je ne souhaiterai pas être à la base de votre rupture. Sache cependant que je n’oublierai pas de sitôt cette sortie en ta compagnie. D’ailleurs, je te promets conseiller  la ville de Grand- Lahou à d’autres amis pour qu’il la visite. Tu sais, nous sommes tellement obsédés par les sites touristiques comme Bassam, Assinie Mafia, la Baie des milliardaires ou la Baie des sirènes, que parfois nous oublions que le pays regorgent de nombreux autres sites touristiques malheureusement méconnus. Je crois qu’avec ta permission, je te demanderai la route, J’ai les pieds et les fesses brûlants. Le voyage m’a …

 

Avant que je n’eus finis mes propos Bertrand emprisonna mes lèvres dans les siennes. Il me donna un langoureux baiser. Malgré que l’instant tarda quelques minutes, elle me parut interminable. Les sentiments ne s’achetaient pas. Néanmoins, je ne  le repoussai pas. L’idée qu’il pouvait par ses contacts soutenir mon dossier au sein de l’entreprise Todoo me retint. Je vu en ce baiser un moyen de le manipuler à ma guise. Tout compte fait, j’étais sûre et certaine d’une chose: je ne partagerai jamais mon intimité avec lui. Ce n’était pas mon genre d’homme.

Quand il eut assouvi son désir, je lui fis un sourire et sortit de sa voiture. Je me dirigeai vers mon appartement telle une diva. Je savais que Bertand m’observait. Lorsque j’arrivai chez moi, à travers l’une de mes fenêtres, je l’aperçus  prendre la direction de son domicile.

 

 

 

 

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