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Chapitre V: Proposition Venimeuse

Les six mois dans cette entreprise furent une expérience enrichissante. J’ai appris autant  que durant les trois années passées à  l’université de journalisme. J’abandonnai mon poste pour le médiocre salaire que je percevais. Les fins de mois, je n’arrivais pas à joindre les deux bouts. Je louais un appartement à la Riviera Golf. J’avais besoin d’un emploi qui me garantissait le prix de  mon loyer. Au sein de cette entreprise, je gaspillais mon hardiesse.

À chaque fin du mois, le patron se plaignait de mon mauvais rendement. C’était une belle excuse pour ne pas me payer. J’en avais marre d’être exploitée. En plus du loyer, je devais assurer mon transport. Des charges auxquelles je ne pouvais plus faire face sans un salaire stable. Je pris congé de l’entreprise et retournai au stade du chômage. J’étais dans une période de découragement lorsqu’un matin, je reçus un appel.

-Bonjour Krystal !

– Bonjour monsieur. À qui ai-je l’honneur s’il vous plaît ?

– Tu ne reconnais pas ma voix ?

– Si tel était le cas je ne ne vous aurais pas posé la question.

-C’est Bertrand, ton économe.

-Pardon monsieur Bertrand.

-Tu reviens encore avec tes histoires de monsieur ?

-Mes excuses Bertrand. Vous m’avez promis me joindre depuis des lustres, c’est à présent que vous vous rappelez ?

-Mes excuses, j’étais allé en France pour une autre formation. Tu es où présentement ?

-Je suis chez moi.

-Tu travailles en ce moment ?

-Malheureusement, non, je suis en quête d’un emploi.

-J’ai une offre d’emploi qui peut t’intéresser

-J’espère bien.

-Tu es libre samedi ?

-Je suis chômeuse, donc libre 24h/24

-J’aimerais que tu m’accompagnes dans la ville de Grand Lahou. Si cela ne te dérange pas.

-Si c’est un aller-retour, c’est possible.

-Bien sûr, on reviendra le même jour, je pars pour une visite touristique.

-Tu connais Grand -Lahou ?

-Non, juste de nom, cela sera ma toute première fois.

-Je passerai te chercher vers dix heures. Ah, j’oubliais, sois ponctuelle parce que vous les femmes…

-Je serai prête avant cette heure.

-Allez, bonne nuit, la belle Krystal

-Bonne nuitée Bertrand.

Monsieur Bertrand venait de me donner de l’espoir. J’avais hâte que samedi arrive. J’avais toujours rejeté ses avances par égard pour son épouse. En plus, c’était un grand coureur de jupons. Il tirait sur toutes les filles. Même celles qui pouvaient avoir l’âge de sa première fille. Il avait la quarantaine bien sonnée, mais il restait dans la mouvance. Ses cheveux blancs étaient toujours camouflés par de la teinte noire. Bertrand adoptait toujours un style plus jeune que sa personne. Tantôt il était en petite culotte jeans sur un complet jaquette, tantôt en jeans Slim sur un T-shirt body. Les samedis, lorsqu’il devait surveiller un devoir, c’était hors de question pour lui de se mettre en costume. Il portait ses costumes uniquement lorsqu’il se rendait au service. Apparemment son style frais et jeune foudroyait assez d’étudiantes dans cette université de communication. Elles le qualifiaient sous différents surnoms » l’économe choco» «l’économe sexy» ou encore «Bad boy».

Je ne voulais pas me mettre dans la longue liste de ses conquêtes. J’avais un impact sur lui, alors je devais en profiter au maximum. Les hommes mariés étaient prêts à tout lorsqu’ils désiraient une nouvelle conquête. Une fois avoir consommé le fruit interdit, ils retournaient calmement auprès de leurs épouses légitimes.

Le samedi à dix heures,Bertrand stationna au bas de mon immeuble. Il était vêtu d’un pantalon blanc et d’une chemise manche courte bleue. Je sortis toute radieuse de chez moi. J’avais décidé de me mettre une robe blanche. Je laissai mon tissage péruvien au vent. Je voulais être simple pour ce voyage. Lorsque  Bertrand m’aperçut, il sortit de son véhicule pour m’ouvrir la portière. C’est dans une nuée de poussière que le véhicule prit la direction de la ville de Grand-Lahou.

Cette ville côtière malgré sa proximité de la capitale abidjanaise n’était pas l’une des destinations privilégiées des abidjanais. Monsieur Bertrand, qui n’en était pas à son premier voyage dans la ville, me donnait quelques informations. La première fois qu’il y mit les pieds, il était en compagnie de ses collègues. Il se plaignait du fait que les nombreux atouts touristiques dont  regorgeait la ville manquaient de promotion. Il ressentait de la peine qu’elle soit mentionnée uniquement pour sa forte production d’attieké. Grand-Lahou ou la cité des trois eaux était le centre de rencontre du fleuve Bandama, de la lagune Tiagba et de l’Océan atlantique. Je savais simplement que la danse Awossi ou Mapouka était originaire de cette zone.

Nous roulions depuis plus d’une heure. J’étais fatiguée, mais émerveillée par le paysage verdoyant des plantations de palmier à huile et d’hévéas qui défilait sous mes yeux. À l’entrée de la ville, on décida de reprendre des forces au maquis le Quevedo. Les plats exotiques de ce maquis nous ressourçaient. Bertrand demanda à l’une des gérantes un panorama des endroits les plus attrayants. Avec joie, celle-ci lui conseillait la plage et le domaine de feu Usher Ansouan. Je n’étais pas trop pour la visite du domaine. Mais Bertrand insista qu’il en valait la peine du moment que nous étions dans la ville pour une découverte.

Finalement, cet arrêt au domaine fut magique. Je découvrais une splendide villa vêtue de marbre qui dominait majestueusement une partie de la ville. Sa vaste terrasse donnait sur une rivière bordée par la nature.

 

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